Pierre Chapon |
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Batterie
Congas
Pierre a partagé le ventre de sa mère (qui est aussi la mienne) avec un métronome arrivé là on ne sait comment (la communauté scientifique s'en étonne d'ailleurs encore aujourd'hui). A sa naissance, on n'a pas retrouvé ledit métronome, preuve que ce dernier avait depuis longtemps baissé pavillon, épuisé par une telle concurrence.
Non content d'avoir martelé de coups de grosse caisse bien assénés l'intérieur de sa môman, il a successivement mis à mal moult couvre-lits et coussins pour chaises, sur lesquels il a dû briser quelques dizaines de bonnes vieilles règles en bois.
Spécialiste du "Kit de batterie buccal" (c'est à dire qu'il vous fait tous les instruments sous forme de bruits de bouche, avec les roulements et les breaks), il présente aussi le symptôme dit de "l'insomnie pendulaire", c'est-à-dire qu'il lui est impossible de dormir dans une pièce où tictacque (du verbe tictacquer) une pendule: non pas que le bruit l'en empêche, mais parce qu'il va construire TOUTE LA NUIT des rythmes effrénés basés sur le tempo de ladite pendule, en le doublant, le triplant, le quadruplant (essayez, vous, de dormir à 240 à la noire !).
Bref, une telle énergie se devait d'être employée à son maximum. C'est ce que je me suis empressé de faire pour cet album, et le résultat est à la hauteur de mes espérances: sa présence aux baguettes a donné à chaque morceau le groove et l'énergie ("Repères", "Mobile", "Salimonde" par exemple) ou la finesse ("Heidelberg", "Bruit de pluie...") qu'il lui fallait, et m'a parfois orienté de manière créative vers des arrangements différents de mon idée première (et plus performants).
Pour cela et pour tout le reste, je ne saurai suffisamment le remercier, si ce n'est en lui rendant la pareille le jour où il fera son album.
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