Bien au-delà des collines de Salimonde
J'ai trouvé le semblant d'un enfant
Qui avait dû pour s'enfuir de Salimonde
Arracher les yeux de ses parents
Il m'a dit : "Qui t'envoie, au nom de qui viens-tu ?
Laisse-moi donc courir après les vents perdus."
Et dans les yeux de l'enfant de Salimonde
On voyait comme un reflet d'étang
Et sur son front quelques tremblements d'onde
Dans ses mains l'empreinte des instants
J'ai dit : "Qui t'a mandé, au nom de qui pars-tu ?
Qui te pousse à courir après les vents perdus ?"
"Regarde bien, on peut faire de Salimonde
Un repaire pour les rêves d'enfant.
Mais pour cela il faut que tu répondes.
Tends ta vie vers ce que tu attends."
Il a dit : "J'ai cherché jusqu'où porte la vue.
Je n'ai trouvé qu'un sifflement de vent perdu."
Il a disparu l'enfant de Salimonde
Au coin d'une vie de maintenant
J'ai retenu tous les torrents qui inondent
Repris mes offrandes aux dieux du temps
J'ai dit : "Je ne sais pas lire dans l'ombre des rues.
Mais je saurai te trouver au creux des vents perdus."
Bien au-delà des collines de Salimonde
Bien au-delà des collines
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