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Quatre-cent quatre-vingt Coups de canon ce soir Dans le creux de mes mains S'inscrit le désespoir Mais combien de temps faudra-t-il Avant qu'ils se taisent à jamais Avant qu'on les mette en exil Ou qu'ils vieillissent dans les musées ?
Je dois partir dans la mitraille Eclairé par un faux soleil On m'a dit : "Gagne la bataille !" Mais il est tard, j'ai trop sommeil Quatre-cent quatre-vingt… Un homme est caché dans le bois Et il guette mon arrivée Alors ce sera lui ou moi C'est ainsi qu'on m'a enseigné
Pourtant je ne le connais pas Mais je suis sûr qu'on est pareil Pourtant ce sera lui ou moi Il est si tard, j'ai trop sommeil Quatre-cent quatre-vingt… Allongé sous un arbre mort Je n'irai pas au rendez-vous Je ne veux plus marcher encore Je ne veux pas devenir fou
L'homme attendra longtemps là-bas Très longtemps en tendant l'oreille Mais ce soir je ne viendrai pas Il est si tard, j'ai tant sommeil Quatre-cent quatre-vingt… Je rêvais d'une femme-vie Qui chantait en venant vers moi Il criait des mots bien appris "Déserteur ! Lâche ! Relève-toi !"
J'ai ouvert les yeux lentement Nous étions habillés pareil Il a visé en ricanant Il est trop tard…
Pour recommencer l'histoire. |
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